Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

canardenvoyage

canardenvoyage
Publicité
Albums Photos
30 avril 2008

Croatie avril 2008

22° - 23°  semaines

Jeudi 17 – Vendredi 18 - Samedi 19 avril 2008 - 

Nous traversons l’Italie pour aller en Croatie.

Vintimille ressemble à Menton avec ses façades ocres et son campanile.
On se demande pourquoi il reste toujours autant de serres et q’il y a si peu de béton sur la Riviera Italienne.
Nous remontons sur Milan et prenons la plaine du Pô. Malheureusement, il pleut, et le temps n’est pas à l’exploration.

Nous nous arrêtons dans un petit village près de Piacenza, Castel San Giovani. Une aire de camping car car est mentionnée dans le guide, mais elle est en travaux. Les gens sont très gentils, ils nous indiquent un endroit tranquille pour dormir, c’est près du cimetière.

Nous allons faire un tour dans la petite ville, tout est très propre, le Corso est pavé, il y a même des cendriers dans les rues ! Comme il pleut, avec Sandrine et Claude nous tuons le temps en allant boire un méga apéro !

Le GPS nous joue des tours, il nous fait faire des détours et nous fait parfois passer par de minuscules routes encombrées de cyclistes !

Pour la nuit suivante, nous nous arrêtons près de Vérone à Montebello Vicentino et trouvons l’aire de camping car, toujours près du cimetière, on ne sera décidément pas dérangés par les voisins !

C’est la campagne, c’est calme, tous les petits villages sont coquets, les habitants sont souriants et amicaux.

Dimanche 20 avril 2008 – Vrsar – Camping :

Fin de la traversée de l’Italie. Nous évitons Trieste en empruntant l’autoroute.

Nous faisons quelques kilomètres sur la côte Slovène ( Piran ) qui est très jolie. Une côte découpée, de jolies maisons, çà a l’air assez aisé ce coin.

A la douane, nous n’intéressons pas les douaniers croates qui jettent un coup d’œil blasé à nos passeports. Nous croisons beaucoup de Slovènes qui sont allés passer la journée en Croatie.

Nous n’avons plus le courage de chercher un bivouac sauvage sur la côte, et atterrissons finalement dans un grand camping au bord de mer à Vrsar. Peu de touristes. Le camping est extrêmement propre, à l’accueil, on parle le Croate, l’Italien, l’Anglais et l’Allemand.. Ils doivent avoir une clientèle surtout anglo saxonne ici. Les prix sont assez élevés, à peu près comme à Nice. Pour la monnaie, c’est difficile de s’y mettre, on va dire que grossièrement un Kuna = un Franc. Maintenant, il va falloir reparler en Francs !

Lundi 21 avril 2008 – Parking du Fjord de Lim :

Nous allons faire un tour au village par le chemin du bord de mer.

C’est très joli, mais malheureusement, il se met à pleuvoir !

Le port de Vrsar est très propre, poubelles partout, des cendriers dans les rues, même pas un mégot qui traîne… de belles voitures, allemandes et autrichiennes. C’est fait pour les étrangers ce pays…

Tout est bien pavé, ornementé, çà a l’air assez rupin ici.

Nous rentrons aux camping cars sous une pluie battante, et allons chercher un bivouac pour la nuit.

Le camping sauvage est strictement interdit en Croatie, mais nous allons essayer.

Nous trouvons un coin tranquille au Fjord de Lim, puis allons manger du cochon de lait, ce qui a l’air d’être la spécialité du coin, tous les restaurants que nous trouvons sur la route ont un grill où rôti un porcelet.

L’après midi est consacré à la visite de Porec – village très propre, très rupin – Chichou le chien de nos amis chie dans la rue… heureusement qu’ils avaient un sac plastique pour emballer la marchandise, car tout le monde commençait à nous regarder d’un mauvais œil !

Capitale de l’Istrie, elle fut  fondée par les romains, et a gardé le plan de cette époque  avec une rue principale rectiligne le Decumanus conduisant au forum et une rue transversale, le Cardo. Elle devient vénitienne de 1262 à 1797. Nombre de palais vénitiens furent construits au début de la Renaissance puis à l’époque baroque. De noble famille vénitiennes choisissaient Porec comme lieu de villégiature estivale. Sous la domination autrichienne, la ville abrita à partir de 1861 le parlement d’Istrie. Actuellement, c’est une grande ville touristique puisqu’elle peut accueillir 100000 personnes.

La Basilique Sainte Euphrasie est un trésor de l’humanité aux yeux de l’Unesco – mais elle et ses mosaïques m’ont déçue, on dirait qu’elles sont toutes récentes !

Elle fut bâtie entre 543 et 554 par l’évêque Euphrase et se rattache au style paléochrétien, où à une tradition occidentale héritée de l’architecture antique, se mêlent de fortes influences byzantines.

Il s’agit d’une basilique à 3 nefs séparées par deux rangées d’arcades reposant sur des colonnes de marbre importées de Constantinople aux chapiteaux finement sculptés.

De toutes façons, personne n’est intéressé par la visite de la basilique ou de la ville.

Nous retournons à notre bivouac au Fjord de Lim.

Mardi 22 avril 2008 – Bivouac au bord de route sur un terrain privé près de Motovun

Avant de partir, en bons touristes, nous achetons un fromage de brebis du pays parfumé à la truffe noire – pour 20 € !

Nous tentons la visite de Rovinj, mais il pleut toujours et nous nous réfugions dans un cyber café.

Dommage, la ville est jolie avec ses maisons et ses rues en pierre, maisons ocres, rouges, jaunes, sa tour de l’horloge vénitienne de brique rouge porteuse d’un lion ailé…

La visite tourne court et nous reprenons nos campings cars. En arrivant, nous avions pris soin de chercher  un parking où l’on ne gênerait personne et en revenant, la police nous avait mis un avertissement sur le pare brise comme quoi le camping sauvage est interdit et que l’on doit immédiatement aller dans un camping. Comme si on allait camper sur un parking à midi !

Il pleut tout l’après midi ! et nous roulons dans l’arrière pays à la recherche d’un bivouac au bord d’un lac. Nous avons bien trouvé le lac, mais il s’agit d’une retenue d’eau et l’accès en est interdit. Il ne nous reste plus qu’à trouver un terrain plat en bord de route après avoir demandé l’autorisation d’y dormir à la propriétaire, puis qu’à prendre l’apéro avec Sandrine et Claude.

Mercredi 23 avril 2008 – Bivouac au cimetière de Pinecizi - Ile de Krk

Il y a quelques champs.

Nous ne voyons pas beaucoup de monde travailler dans les champs, le bâtiment, la construction de routes depuis que nous sommes ici. Il n’y a pas d’immeuble en construction, tout a l’air de tourner au ralenti, ce n’est pas vivant, on se demande de quoi ils vivent, surtout avec les prix qui sont pratiqués ici…

L’Istrie est renommée pour ses vins, ses truffes, son huile d’olive et son miel.

Leur autoroute est à une voie… ils doivent attendre l’entrée dans l’union Européenne et les subventions pour améliorer l’autoroute…

Pour sortir de l’Istrie et aller dans le golfe du Kvarner, nous prenons le tunnel de l’Ucka ( 40 kuna, tout argent est bon à prendre ). Au sortir du tunnel, nous découvrons la belle baie de Rijeka – mer Adriatique bleue turquoise, végétation méditerranéenne, petits villages accrochés aux collines.

Depuis un belvédère, nous en profitons pour photographier le village de Bakar avec son port et sa rade naturelle.

Pour aller sur l’île de Krk, la plus grande île de l’Adriatique, nous empruntons le pont ( 40 kuna, tout argent est bon à prendre – faudra t’il payer la même somme pour revenir ? )

Au 12° siècle, l’île de Krk ( prononcer Keurk ) était gouvernée par les ducs de Krk, vassaux de Venise, qui devinrent bientôt l’une des plus puissantes familles de la Croatie médiévale avant de prendre le nom de Francopan. C’est en 1480 que le dernier Francopan de Krk plaça son île sous la protection des Vénitiens, elle resta vénitienne jusqu’à la chute de la Sérénissime (1797) avant de passer sous le contrôle des Habsbourg.

Après bien des déboires avec de petites routes en travaux et des déviations, nous trouvons un coin tranquille pour déjeuner sur le parking en bord de mer d’un hôtel désaffecté du village de Malinska.

Nous allons faire un tour au village, mais sommes à nouveau chassés par la pluie.

Le GPS de Sandrine et Claude nous indique un bivouac sauvage à Pinecizi, petit village au bord de mer, le bivouac est sur le beau parking ombragé du cimetière, près du petit port. Décidément, nous sommes abonnés aux cimetières ! Nous y serons bien au calme, pas dérangés par les voisins.

Jeudi 24 avril 2008 – Camping de Baska

Les petites routes de l’île sont en travaux.
La végétation de l’ouest de l’île est pauvre, du maquis.

La mer est d’un bleu intense.

Nous allons visiter la capitale, Krk.
Devant la petitesse des villes et l’étroitesse de leurs rues, nous avons peur de nous engager dans les centre villes et demandons à l’office de tourisme où nous pouvons garer nos gros engins. Suivant ses indications, nous allons nous garer sur le parking payant des bus, mais nous faisons refouler très rudement par le gardien.

N’aiment ils pas les camping cars par ici ? Il est vrai que tout est à taille lilliputienne et nos véhicules ont du mal à se fondre dans le paysage. Heureusement que nous ne sommes pas venus en été, çà doit être à pleurer la circulation. Actuellement, il n’y a presque personne, ce serait la saison idéale s’il ne pleuvait pas. Nous finissons par nous garer sur un terrain vague.

Krk est encore un beau petit port et une jolie petite ville très propres, avec des ruelles pavées éblouissantes et glissantes. Elle  a conservé ses remparts du 15° érigés par les Francopans et les Vénitiens. La tour de garde médiévale comporte une des rares horloges à 24 heures du XVI°.

Nous avons mangé des tripes et des calamars grillés dans un petit resto meublé de tables et de bancs en bois ressemblant à une taverne bavaroise, musique comprise.

En reprenant les véhicules, nous avons la bonne surprise de ne pas avoir d’avertissement des flics.

Puis cap vers l’est de l’île, devenant presque désertique. Après nous être encore empêtrés dans les routes en travaux, nous arrivons à Baska qui possède la plus grande plage de Croatie. C’est une plage de graviers, de 200 m de long environ, tout est petit ici. La baie est fermée par l’îlot de Prvic.

Tout est paisible, en fait, tout est encore fermé, la saison n’a pas encore commencé, seuls les marchands de glace sont ouverts.

Nous allons au camping ce soir et profitons du beau temps pour manger dehors.

Nous avons demandé la direction du camping à des policiers sur le bord de route, tout juste si ils nous ont renseigné du bout des lèvres… c’est les camping cars ou les Français qu’ils n’aiment pas ?

Vendredi 25 avril 2008 – Bivouac en bord de route derrière un talus

Ici, tout est très propre, extrêmement propre, ils font le tri sélectif et des dizaines de poubelles ornent les bords de routes en attendent sagement les détritus divers :

plastique             poubelle jaune

                        papier                          poubelle bleue

                        verre                            poubelle verte

                        biodégradable              poubelle marron

                        ???                               poubelle rouge

Avant de quitter l’île de Krk, nous arrivons à remplir une bouteille de gaz, avec du GPL ou autre ?

Ils construisent beaucoup sur la route du bord de mer du golfe de Kvarner jusque vers Senj. Puis c’est un univers de pierres et de maquis, des murs de pierres sèches, c’est très aride. A gauche, nous avons le massif rocailleux du Velebit qui culmine à 1600 mètres, et à droite l’Adriatique.

Nous ne sommes pas allés dans le Parc National des lacs de Plitvice, car la météo n’est pas avec nous.

Nous trouvons un bivouac derrière un talus en bord de route, il y a un vent à décorner les bœufs, nous ne pouvons pas mettre la télé. Mais ce n’est pas si facile de trouver des bivouacs dans ce pays, nous avons roulé presque 200 kilomètres aujourd’hui.

Samedi 26 avril 2008 – Parking de Klis près de Split – Dalmatie :

Nos amis en ont assez de la Croatie, il pleut, ils trouvent que c’est trop cher, que les gens ne sont pas sympas… ils veulent changer d’itinéraire. Nous pouvons descendre en Grèce ?

Moi je pensais que nous étions partis pour un mois en Croatie.

Donc nous roulons vers le sud.
Pourtant, toute la côte est  magnifique, des pins, une eau turquoise, des rochers, de petites criques accessibles uniquement en bateau, de minuscules ports, de petits villages avec leur clocher, des bras de mer, des îles, parfois, on se croirait au bord d’un lac… des murets en pierres sèches.

Cà doit être bien de visiter la Croatie en bateau…

Nous pouvons quand même faire une halte à Trogir, cité médiévale posée sur un îlot ( comme beaucoup de villes en Croatie ), classée au patrimoine de l’UNESCO. Elle possède des ruelles étroites et pavées, bordées de hautes maisons de pierres blanches et des quais où s’amarrent les bateaux.

Fondée par les Grecs puis occupée par les Romains, la ville s’est convertie au christianisme à pau près en même temps que Salona ( à côté de Split ) dont elle dépendait. A la fin du 7° siècle, elle devient un évêché. Successivement dominée par les Francs, les Byzantins, puis les Hungaro Croates, elle tombe dans l’escarcelle de Venise en 1420. Malgré la constante menace turque, la ville se développe et renforce ses fortifications. Les riches habitants font construire des palais. Le déclin de la puissance vénitienne entraînera celui de la ville.

Halte rapide, pas d’intérêt à visiter la cathédrale romane… ce sera pour  une autre vie…

Nous bivouaquons sur les hauteurs de Split, sur le parking de Klis, en plein vent.
La forteresse de Klis, perchée sur un éperon rocheux gardait le passage stratégique vers l’intérieur des terres et c’était le dernier verrou contre les envahisseurs turcs venus de Bosnie.

Au 9° siècle, la citadelle est déjà une petite cité, siège de la cour du prince croate Trpimir. Puis un roi hungaro croate Bela IV s’y réfugia pendant le siège des Tartares en 1242. Le début du 16° siècle marque la plus forte avancée des Turcs dans les terres croates, Klis, le plus puissant fort de Dalmatie tombe entre les mains des Turcs et la petite église sera transformée en mosquée. Pendant 111 ans, le fleuve côtier Jadro sera la frontière entre le Klis turc et la ville vénitienne de Split. En 1648, l’armée vénitienne s’empare définitivement de Klis, obtenant une grande victoire sur les Turcs lors des guerres de Candie.

Puis la place passe aux Autrichiens de 1797 à 1805. Entre 1806 et 1813, la forteresse est occupée par l’armée française napoléonienne. La seconde administration autrichienne durera jusqu’en 1918, puis fera partie de la Yougoslavie. Le drapeau de la république croate flotte sur la forteresse depuis 1990.

Nous buvons l’apéritif avec nos amis, discutant de la suite à prendre pour le voyage. La Grèce, vous avez dit ?

Dimanche 27 avril – camping fermé de la presqu’île de Peljesac :

Beaucoup de vent toute la nuit qui a fait trembler le camping car.
Ce matin, nos amis ont changé d’avis, ils veulent prendre le ferry pour l’Italie et rester en Italie pendant un mois, car ils n’auront pas le temps de visiter la Grèce jusqu’au 5 juin.

Direction Split, le port avec les ferries pour eux, la ville de Dioclétien pour nous.

Peuplée dès le Paléolithique, c’est à partir de l’âge du bronze que les Dalmates, une tribu illyrienne s’y sont installés. A partir du 4° siècle avant J.C. les Grecs qui colonisent la Méditerranée fondent Trogir et Salona qui devient la capitale commerciale de la côte, ainsi qu’un village sur la côte nommé Aspalathos  (  fleur de genêt ). Lors de la conquête romaine, au 2° siècle avant J.C., ce village devient Spalatum puis Split. Dioclétien est né à Salona en 245, officier dalmate, il fut proclamé empereur en 284 par les militaires. Pour affronter les tensions qui agitent l’empire déclinant, il le scinde en 2 deux sous empires d’Orient et d’Occident gouvernés par deux Augustes ( ( Maximien et lui même ). Il nomme également deux césars, instituant ainsi une Tétrarchie. En 305, à 60 ans, il abdique et se retire dans le somptueux palais qu’il a fait bâtir au bord de la mer. Il meurt en 313, le palais restera possession impériale jusqu’à la chute finale de l’empire au début du 5° siècle.

Dès le 4° siècle, les Goths déferlent sur les Balkans, puis au 7° siècle, ce sont les Avars et les Slaves.

Les habitants fuient vers les îles ou se réfugient à l’intérieur des murs du palais de Dioclétien. Les immenses pièces sont peu à peu divisées en logements plus petits, le palais devient une petite ville et même le siège de l’archevêché au 8° siècle. Le mausolée de Dioclétien est devenu une cathédrale.

Seul le péristyle est conservé en l’état et devient la place centrale.

A partir du 10° siècle, Split entre dans le giron des rois hongrois, puis sous contrôle de la puissante république vénitienne de 1330 à 1797. Après la chute de Venise, elle revient aux Hongrois jusqu’en 1806, puis Napoléon conquiert la Dalmatie jusqu’en 1813. La domination autrichienne se poursuit jusqu’en 1918.

Ville musée incroyable, les habitants ont aménagé leur logement dans le palais de Dioclétien bâti en l’an 300 ! Toute la ville est blanche, de la pierre de Brac, l’île en face, avec quelques palais Renaissance aux façades embellies de motifs sculptées.

Aujourd’hui, on évalue à environ 900 le nombre d’appartements qui se serrent dans le palais pour environ 3000 habitants. Le palais mesure 180 mètres de large par 215 mètres de long, soit une superficie d’environ 30000 m2. Un mélange abouti de pierre ( de Brac ), de marbre et de brique avec des toits de tuiles. L’ensemble était ponctué de 16 tours défensives et 4 tours carrées marquaient les angles.

Dans les salles souterraines, on peut observer les détails des modes de construction, l’harmonie des voûtes et l’épaisseur des murs. Le péristyle, un sphinx du 15° siècle av. J.C. rapporté par Dioclétien de sa campagne victorieuse d’Egypte ( 297 – 298 ), le Vestibule de forme circulaire avec son alternance de pierres et de briques, la Cathédrale Saint Domnius qui occupe l’ancien mausolée octogonal de Dioclétien transformé en église au 7° siècle, avec sa porte à vantaux de chêne considérée comme l’un des joyaux de la sculpture médiévale mondiale ( 1214 )

Nous continuons notre route vers le sud, en admirant encore les fabuleux paysages de la Riviera de Makarska, les montagnes qui plongent dans la mer turquoise, et les îles qui bordent la côte, l’île de Brac d’où l’on extrait les fameuses pierres blanches, l’île de Hvar. Malheureusement, la route du littoral est barrée à Ploce, et nous mettons plus d’une heure à faire les 50 kilomètres de détours dans le delta de la Neretva, sur une route de montagne toute étroite et tortueuse avec des arrêts fréquents et prolongés pour laisser passer les camions.

Nous ne trouvons pas trop d’endroit pour bivouaquer et atterrissons dans un camping fermé sur la presqu’île de Peljesac, à Prapratno. Nous étions en train de contempler le camping quand des Anglais nous on dit qu’il était fermé jusqu’au 1er mai, mais qu’ils pouvaient nous l’ouvrir et qu’on pouvait s’installer et payer le matin quand la gardienne est là. Il y a aussi des étudiants en tente qui viennent étudier les grenouilles de la région. Le coin est sympa, mais un peu trop à l’ombre.

Lundi 28 avril 2008 – camping fermé de Prapratno – presqu’île de Peljesac :

Nous allons visiter Ston et sa forteresse du 14° siècle, dont les murailles font plus de 5 kilomètres de long.

Nous pouvons voir les marais salants exploités dès la période romaine. Au début de la saison chaude, on retient l’eau de mer dans les bassins des salines où elle se concentre lentement en sel, jusqu’à la cristallisation sous l’effet du soleil et du vent. Le sel fit l’objet d’un commerce important durant tout le Moyen Age et sous la république de Raguse ( Dubrovnik ) car c’était le seul moyen de préserver les aliments jusqu’au 19° siècle.

La presqu’île est assez pelée quand même, il y a du maquis.  Il y a aussi des vignes réputées ici, ainsi que des coquillages que nous ne manquons pas de goûter, mais je préfère les huîtres françaises.

Nous avons tourné toute la journée sur les petites routes de l’île à la recherche de jolies criques cachées, de corniches escarpées desquelles nous pouvons admirer les jolis villages de pêcheurs au bord de l’Adriatique si bleue. Nous avons atteint le petit village d’Orebic qui offre une jolie vue sur Korcula, ravissante cité fortifiée du 13°, campée sur une presqu’île en face de Peljesac.

Mardi 29 avril 2008 – Dubrovnik - camping Solitudo :

Nous quittons notre camping fermé de Prapratno pour découvrir Dubrovnik.

Difficile de trouver un stationnement, nous allons au camping.

Perchée sur un rocher, ceinturée de hauts remparts baignés par l’Adriatique, elle fut qualifiée de «  perle de l’Adriatique «  par lord Byron .

Elle fut fondée par les Romains en 614 sur un îlot escarpé et s’appelait alors Raguse. Pour se défendre contre les Arabes, elle se plaça sous la protection de Byzance. Un hameau croate Dubrovnik occupait le rivage continental face à l’îlot. Les deux communautés comblèrent le bras de mer qui les séparait au 11° siècle. Dès le 12° siècle, elle possède une organisation politique et sociale très structurée et est représentée par un recteur élu par les citoyens. Il était élu pour un mandat d’un mois reconductible une fois, et ne pouvait sortir de son palais afin d’échapper à toute influence extérieure susceptible de corruption. En 1205, Raguse passe sous la coupe de Venise, toute puissante république. Libérée en 1358, la ville se proclame République indépendante sous la férule des grandes familles aristocratiques. C’est une ville riche et puissante grâce à sa flotte marchande de 250 navires au service du commerce de minerai de plomb, d’argent, de sel et d’orfèvrerie produite dans les environs. Pour conserver sa puissance, elle soigne ses rapports avec les Turcs. Au sommet de sa puissance aux 15° et 16° siècles, elle compte 6000 habitants et est un foyer culturel et artistique important.
Mais le 6 août 1667, un terrible tremblement de terre anéantit la ville et tue 5000 personnes. Tout sera reconstruit dans le style baroque. L’annexion de la Dalmatie par Napoléon en 1806 met une fin officielle à la République. Puis l’empire austro hongrois étend sa domination de 1815 à 1918.

Après la proclamation d’indépendance de la Croatie, l’armée yougoslave assiège Dubrovnik pendant plus de 6 mois début 1992. Les bombardement endommagent gravement le patrimoine de la cité et font une centaine de victimes dans la population civile.

C’est une ville magnifique, éclatante de pierre blanche et d’histoire, mais c’est à pleurer, il se met à pleuvoir ! Vraiment pas de chance pour se laisser envoûter par le charme et l’atmosphère de cette belle ville ! Entrés par la porte Pile, nous longeons Placa, l’artère principale, puis arrivons sur la place de la Loge avec la colonne de Roland ( qui sauva la ville des Arabes selon la légende ), où nous pouvons admirer le beau Palais Sponza qui marque la jonction entre les styles gothique et Renaissance, la Loggia construite en 1463, la Tour de l’Horloge de 1444 et le palais du Recteur. Enfin le monastère dominicain de 1220 et la porte de Ploce.

Nous entreprenons un tour des remparts, ce qui doit être magnifique par beau temps, mais la pluie s’accélère et nous devons rebrousser chemin sous une pluie battante !

Nous arrivons complètement trempés au camping et restons enfermés dans le camping car pour le reste de la journée !

Vraiment pas de chance pour la Croatie !!!

Publicité
Publicité
Publicité